41 Ce double mouvement dialectique entre Traditions africaines et Traditions du christianisme n’exclut évidemment pas l’importance de l’inculturation de la célébration liturgique, notamment sacramentelle. La majeure partie des études sont en effet comparatives, mettant l'accent sur les différences avec le christianisme et traitant ces différences comme des carences ou des infériorités[3]. « Certains mouvements religieux ont des espaces sacrés, tels qu'une montagne, une rivière ou une forêt, mais ils n'ont rien qui ressemble au bâtiment « église ». En effet, si une grande partie des africains sont aujourd’hui musulmans ou chrétiens, leur islam ou leur christianisme reste très influencé par la religion d’origine. Et il est vrai que tout historien peut constater que durant très long-temps personne ne parlait de religion africaine. « Les maladies sont perçues comme une intervention directe des divinités ou des êtres spirituels malveillants, un signe qu'un ajustement de la vie de la personne est opportun, « sans se référer aux ancêtres pour régler les problèmes de famille, il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, de rétablir les équilibres sociaux perturbés, « les sujets et les préoccupations symboliques de chaque tradition sont très différents, mais ils sont unis par une préoccupation commune pour le monde des esprits et pour les forces du monde des esprits, « dès que cela tourne au vinaigre, l’Africain va voir le féticheur, « exemple le plus solide d’islamisme indigénisé en Afrique du Nord, « servent de médiateurs entre la divinité et les hommes et sont capables d'intercéder auprès de dieux au profit de leurs descendants et de l'ensemble des vivants », « au cours des siècles passés — en fait jusqu'à tout récemment — les religions traditionnelles africaines étaient souvent pratiquées parallèlement à l'islam et au christianisme. Le monde de l'au-delà fait partie de l'expérience quotidienne. En effet, si les mythes de la création mettent souvent en scène des déités « secondaires » décrites souvent comme fils ou filles du Dieu créateur[85], et qui s'occupent des affaires des Hommes[43], l'aspect clé des religions traditionnelles est le culte des ancêtres, plus important que celui des déités secondaires[86]. Ce cours va donc débuter, pour chaque période, par une initiation aux religions du Maghreb antique. Il affirme que le fondement de cette philosophie est religieux, en référence ultime à un Être Suprême[11]. aspect de la problématique d’ensemble. Tout historien peut constater que durant très longtemps, personne ne parlait de « religion africaine » mais d’« animisme » : les Noirs n’étaient pas matérialistes parce qu’ils croyaient que tous les êtres, animés et inanimés, avaient une âme. (10) Buakasa Tulu Kia Mpasu, « L'impact de la religion africaine sur l'Afrique d'aujourd'hui. Les officiants qui entrent en contact avec les esprits sont donc divers et aucun individu ou groupe n'a le monopole de l'intermédiation. évidemment l’islam et le christianisme. » L'accusation de sorcellerie maléfique est le plus souvent adressée aux femmes[148],[149] et elle peut être socialement gravissime, y compris à l'époque contemporaine, des pratiques d'exclusion y étant parfois attachées, telles le phénomène des enfants-sorciers[note 22] en milieu urbain et, en milieu rural, les « camps de sorcières »[152],[153],[154]. La maladie était et reste considérée comme intrinsèquement liée à l'intervention des esprits : « Les maladies sont perçues comme une intervention directe des divinités ou des êtres spirituels malveillants, un signe qu'un ajustement de la vie de la personne est opportun[trad 4],[155] » et le recours aux guérisseurs est très répandu. De tradition orale, elles sont très anciennes et, malgré la pénétration de l’islam au VIIème siècle et du christianisme au XIXème siècle, elles demeurent ancrées dans les mentalités et continuent d’influencer la pratique religieuse. Il ne s'agit pas de brosser un tableau trop rose des relations interreligieuses : il y a eu des périodes de conflits religieux intenses, de guerre sainte et de djihad. Religion Traditionnelle Africaine (RTA), un des défis pour le christianisme aujourd’hui en Afrique. Ainsi, David Livingstone, dans ses relations de voyage datées de 1859, écrit, à propos d'un « fétiche », qu'il s’agit de l'« image grossière d'une tête humaine […] barbouillée de certaines substances enchantées[24] » et le Grand Larousse du XIXe siècle, dans sa définition du mot « fétiche », utilise l'expression « culte grossier des objets matériels »[25]. Au début du xxe siècle, l'ethnologue français Marcel Griaule définit le fond et la forme du sentiment religieux africain comme un « système de relations entre le monde visible des hommes et le monde invisible régi par un Créateur, en général bienveillant, et des puissances qui, sous des noms divers et tout en étant des manifestations de ce Dieu unique, sont spécialisées dans des fonctions de toutes sortes », d’où des pratiques visant à invoquer la médiation des puissances intermédiaires (ancêtres, génies, esprits)[42]. Cette pratique est tellement incontournable que l'OMS associe les tradipraticiens à ses stratégies de lutte contre les maladies[158]. Les devins et les guérisseurs ont tendance à utiliser le pouvoir de façon positive, tandis que les sorcières et les sorciers l'utilisent de façon négative. » Il existe partout l'idée qu'une mort « infamante », par exemple se suicider[91] ou mourir de la lèpre, ne permet pas d'accéder au statut d'ancêtre ; de même lorsqu'on meurt jeune ou que la vie du défunt n'a pas été morale au sens social du terme[92]. Un grand respect…. Les systèmes traditionnels de croyances, de spiritualité, et de foi des peuples ouest-africains ont souvent été décrits de façon plus ou moins dévalorisante, par termes généraux qui ne reflètent pas la complexité et la profondeur de ces pratiques : « paganisme », « animisme », « culte des ancêtres », « idolâtrie », « fétichisme », etc. Selon une étude menée en Afrique subsaharienne contemporaine, la fréquentation des guérisseurs traditionnels atteindrait 85 %[156] et, en Afrique du Sud, à la fin du xxe siècle, 60 % des habitants faisaient appel aux guérisseurs en premier lieu ou de manière exclusive[157]. On utilisait jusqu’alors le terme d’animisme. La population mondiale : groupes humains, langues et religions Le culte des ancêtres, élément-clé de la pensée religieuse africaine traditionnelle, n'est pas simplement un culte des morts, consistant à honorer les défunts, il « suppose que les morts exercent une véritable emprise sur les vivants »[87]. Les religions africaines n'ont pas de systèmes théologiques et conceptuels, mais seulement des systèmes plus ou moins organisés de mythes et de rites mettant en relation l'homme et l'invisible. Celles-ci sont le Christianisme, l’Islam, le Bouddhisme, le Judaïsme et l’Hindouisme. Religion Traditionnelle Africaine (RTA), un des défis pour le christianisme aujourd’hui en Afrique D écrite très longtemps d’une manière négative (fétichisme, animisme, sorcellerie, paganisme, idolâtrie, vitalisme), la religion traditionnelle est encore active dans plusieurs régions d’Afrique. […] le pouvoir sacré est généralement considéré en Afrique comme une force moralement neutre pouvant être utilisée pour le bien ou pour le mal[trad 3],[65]. La religion traditionnelle « ne présente pas une conception de l’homme constitué d’une âme et d’un corps, selon la tradition aristotélicienne, mais elle le représente comme composé de multiples principes[50]. Ainsi en est-il des rites d'initiation, de passage, de mariage, de naissance, de guérison et de purification et, tout particulièrement du fait du culte des ancêtres, des rites funéraires[120],[121],[122]. En ce qui concerne les peintures pariétales, « les sujets et les préoccupations symboliques de chaque tradition sont très différents, mais ils sont unis par une préoccupation commune pour le monde des esprits et pour les forces du monde des esprits[trad 5],[179] »[180]. Pour ce qui concerne le monde de la nature, « les entités invisibles investissent [le monde] sauvage, de la brousse et de la forêt […] ; elles sont familières des sources, des rivières, des cavernes, des forêts, des lacs, des savanes et des lieux déserts[116]. Many African worldview assert that power itself remains neutral until one décides how to use it. Albert Vianney et Mukena Katayi, Dialogue avec la religion traditionnelle africaine, Paris, L'Harmattan, 2007, 266 p. (ISBN 978-2-296-02495-3, lire en ligne). Certains reviennent à intervalles réguliers ; les déités ou les ancêtres par exemple, sont invoqués typiquement un jour donné dans l'année, et il y a aussi les moments clés des cycles agricoles[186],[187], au début de la saison des pluies par exemple, où la cérémonie vise à obtenir de bonnes pluies (il existe aussi en certains endroits des cérémonies pour les faire cesser[188]) et de bonnes récoltes[189],[190],[191]. La cosmologie africaine dépeint l'univers comme fluide et mouvant et utilisent la distinction entre le « visible », relatif aux activités des hommes, et l'« invisible » propre aux forces qui agissent dans notre monde humain[62], c'est le « système de relations » décrit par Griaule[42]. Les Noirs n’étaient pas matérialistes parce qu’ils croyaient que tous les êtres, animés et inanimés, avaient La composante mystique (ou « magique ») des RTA reste forte dans la société africaine moderne[142],[note 19], chez les personnes de toute culture et de tout niveau social[144]. Revue théologique de Louvain, 35, 2004, 54-74. On trouve donc dans les religions traditionnelles un culte des entités du monde invisible, lesquelles habitent des animaux, des végétaux et des lieux (rivières, bois sacrés…), qu'il convient donc de ménager à l'instar des esprits ancestraux[118],[119]. Ainsi, par exemple, le parcours initiatique du bwiti, qui permet à l'initié de devenir devin-guérisseur[145]. Sow, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, International Development Research Center / Centre de recherches pour le développement international, Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Religions_traditionnelles_africaines&oldid=179360084, Page utilisant Lien pour un article existant, Article contenant un appel à traduction en anglais, Portail:Religions et croyances/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. ET CHRISTIANISME) PAR PAYS ET DE ... notons qu’on réunit sous une seule et même religion des . Néanmoins, les relations interreligieuses en Afrique ont aujourd'hui atteint un degré d'intolérance presque sans précédent, en grande partie grâce à la popularité croissante des formes radicales du christianisme évangélique et de l'islam. Kung ne prend qu'une journée », The International Journal of African Historical Studies. Les objets « artistiques » africains, catégorisés comme tels par le regard occidental, sont en fait des objets cultuels ayant essentiellement une fonction spirituelle[53], et l'idée de les exposer dans un musée est absente de la pensée africaine traditionnelle[174],[175]. Dans le sens que nous lui donnons, le syncrétisme religieux signifierait, l’amalgame populaire des religions révélées et les usages de croyances et rites antérieurs. Expérience qui donne le savoir, discernement, équité, abnégation, sang-froid font du vieillard l'arbitre par excellence[110]. Ou des représentations du Saint Sacrement comme centrées sur l'image du cannibalisme, Quoique la circoncision ne soit pas, en Occident, considérée à l'instar des mutilations telle l', « Si certaines populations comme les Bambara admettent tous les éléments mâles sans restriction dans leurs sociétés d’initiation, d’autres, comme les Dogon, pratiquent une sélection. The subjects and symbolic concerns of each tradition are very different, but they are united by a common concern with the spirit world and with spirit world forces. » La préoccupation majeure de la religion traditionnelle africaine est de préserver l'équilibre du cosmos[80],[81],[82]. À fur et à mesure que le temps passe, l’humanité augmente et les Grandes Religions grandissent. Cela n'est pas sans impact sur le paysage religieux contemporain, sur fond de montée de l'intolérance religieuse[note 37] : « au cours des siècles passés — en fait jusqu'à tout récemment — les religions traditionnelles africaines étaient souvent pratiquées parallèlement à l'islam et au christianisme. Dans les RTA, les esprits des ancêtres et des déités mineures interagissent avec le monde visible en s'incarnant (d'eux-mêmes ou par invocation) dans les vivants, les animaux et les objets. Il existe d'autres catégories d'officiants, non-spécialistes, ceux qui endossent un rôle provisoire, tels les porteurs de masque qui incarnent un esprit le temps d'une cérémonie[168]. Il en est de même concernant l'organisation spatiale des maisons et des villages, qui respectent l'ordre cosmique qui règle le monde[123]. Ainsi en est-il pour l'Islam pacifique des débuts[note 33]. Ces pratiques sont contenues dans ce que nous appelons les Religions Traditionnelles Africaines, dans les Mythes, dans les proverbes, dans l’art, etc…. La religion traditionnelle africaine "survit", partout en Afrique, surtout par des syncrétismes avec l'islam et le christianisme. Pour ce qui concerne les rites d'initiation, il existe fréquemment une partie « secrète » qui fait qu'ils se déroulent pour partie à l'écart de la communauté, dans la nature le plus souvent[198]. L'Afrique aux mille ethnies[215] et aux deux mille langues[216],[217] utilise différents noms pour désigner Dieu. et celle de l’administration coloniale ont profondément traumatisés les Africains d’où la révolte de ces derniers contre l’évangélisation. INTRODUCTION : Religions en Afrique de manière générale
Enjambant les décennies, en 2007, le président français, Nicolas Sarkozy, reprend l'idée hégélienne que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire »[19],[20]. Les RTA ont aussi incorporé sans difficulté les djinns issus de la tradition musulmane car ils « ressemblent » aux esprits invisibles[248],[249],[250]. Cet article concerne les religions africaines traditionnelles.
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